Fabriquer son umeshu dans une brasserie au Japon !

Et encore un article qui vous parle d’un atelier artisanal au Japon ! Cette fois-ci, on a fabriqué notre propre umeshu, l’alcool de prune japonais, à la brasserie Nakano BC. 

 

La brasserie Nakano BC, le temple de l’umeshu !

On connaît davantage la préfecture de Wakayama pour ses chemins de pèlerinage dans les montagnes que pour ses alcools. Pourtant, elle est l’une des plus réputées au Japon, notamment pour sa fabrication d’umeshu, la liqueur de prune au goût si caractéristique.  La région concentre à elle seule près de 60% des cultures de pruniers  japonais, dont la variété phare, la « Nanko-ume » qui est utilisée pour l’umeshu.

pêche utilisée au japon pour l'umeshu

C’est lors d’un passage au salon du saké à Paris que j’ai rencontré Nakano-san. Je suis tombé sur son stand un peu par hasard, et j’ai été très vite séduit par ses produits. On a commencé à discuter et quand il m’a proposé de découvrir sa brasserie au Japon, je n’ai pas hésité trop longtemps, d’autant plus qu’il propose aux touristes de fabriquer leur propre umeshu 😃 ! Je n’en suis pas à ma première belle histoire sur ce salon car j’avais déjà rencontré Morikuni-san, productrice de saké engagée dans une démarche locale, que j’étais allé voir sur son île de Shodoshima.

Fondée en 1949 à Kainan dans la banlieue Sud de Wakayama, la brasserie Nakano BC s’est d’abord forgé une solide renommée dans le shochu et le saké, en améliorant sensiblement la qualité des bouteilles dans un marché d’après-guerre assez médiocre. La production d’umeshu n’est intervenue ensuite qu’au milieu des années 1980. Quand j’étais gamin, j’aidais parfois mes grands-parents à fabriquer du cidre ou de la liqueur de mirabelle. On n’était pas très exigeants sur la qualité des fruits mis à macérer… le moisi ? « on garde, ça donne du goût ! » 😂. Ici c’est tout le contraire ! Les vergers sont strictement sélectionnés et le contrôle qualité est ultra rigoureux.

Toutes les zones de la brasserie ne se visitent pas, question d’hygiène mais surtout… de secret de production. Il n’est pas question de se faire voler la recette. Sur cette partie, on peut dire que je suis resté un peu sur ma faim car d’autres établissements ouvrent plus généreusement leurs ateliers. On a quand même pu sentir les délicieuses effluves de prune et les voir à travers les hublots des immenses silos.

 

Une expérience unique : fabriquer son propre umeshu

Place maintenant à la fabrication de notre fiole d’umeshu ! Première étape : prendre 3 prunes entières congelées et retirer la queue à l’aide d’un cure-dent. On met ensuite les prunes dans le flacon en ajoutant du sucre puis de l’alcool. Nous avions le choix entre différents sakés, ou du shochu : selon l’alcool, l’umeshu aura un goût final différent, plus sec ou plus fruité.

Recette de l'umeshu
100 g de prunes – 100 g de sucre – 180 ml d’alcool (saké ou shochu) – et c’est tout !

On passe à l’étiquette, on emballe le tout avec du papier bulle, et direction la valise. J’avais un peu peur que le flacon se mette à fuir mais heureusement, il n’y a pas eu de problème. Bien que l’atelier soit bouclé en 15 min, ça reste amusant à faire à plusieurs et surtout, on rapporte chacun un souvenir unique qu’on avait hâte de tester à notre retour en regardant nos photos de voyage. Il faudra quand même attendre 6 mois pour boire l’umeshu, en veillant à secouer le mélange au moins une fois par semaine.

La dégustation tant attendue est arrivée en novembre dernier. Sur les 3 fioles, les prunes se sont normalement flétries et sans aucun problème de moisissure. Celles qui ont été le plus régulièrement agitées et fabriquées avec le shochu donnent le meilleur résultat (merci au rappel automatique dans mon agenda !). Je suis vraiment bluffé par la qualité obtenue, ce n’est pas de la piquette pour touriste !

Personnellement, je préfère l’umeshu « on the rocks », c’est-à-dire servi pur sur des glaçons (avec un plateau de makis et sushis, c’est encore mieux !), ou en cocktail mélangé avec un pétillant type cava espagnol (Freixenet blanc) ou un moscato d’asti italien pour un résultat frais, sucré et pétillant.

plateau de sushis umeshu

 

Découvrir l’umeshu… mais pas seulement !

Certes, la brasserie est installée dans une zone industrielle aujourd’hui cernée par de nombreuses usines pas forcément glamour. Mais derrière ce décor sans charme on trouve… un jardin japonais 😍.

Son histoire est intimement liée à celle de la brasserie car l’étang, artificiel, a été creusé à l’origine pour servir de réserve d’eau permettant de refroidir le shochu. Pins, pruniers, azalées, cerisiers, ont été plantés au fil du temps pour aménager les abords du plan d’eau, composant aujourd’hui ce jardin. C’est la petite fierté des propriétaires qui ont pu l’entretenir grâce aux revenus de la brasserie.

Espace pique-nique avec bancs sous des cerisiers en fleurs

De l’autre côté de l’étang, on aperçoit la villa de Toshio Nakano, le fondateur de la brasserie. La visite nous conduit à l’intérieur du pavillon principal qui offre une belle vue panoramique sur le jardin. L’espace sert régulièrement de salle de réception pour épater les futurs clients à qui on propose de boire un verre d’umeshu tout en contemplant l’étang. Ce jardin n’est pas là que pour faire joli, il contribue aussi à l’image de marque de Nakano BC 😎.

brasserie nakano bc à Kainan, spécialisée dans la production d'umeshu au Japon

 

Infos pratiques : participer à un atelier de fabrication d’umeshu

🕒 La brasserie est ouverte tous les jours, excepté pendant les vacances de fin d’année. Les ateliers sont proposés à 10h, 13h ou 15h. Il faut prévoir de 1h à 1h30 sur place entre la visite de la brasserie, la boutique, l’atelier de fabrication d’umeshu ainsi que la balade dans le jardin.

💰 Le tarif est fixé 2000 yens par personne (hors taxe) pour l’atelier de fabrication d’umeshu. Si vous ne buvez pas d’alcool, vous pouvez réserver une séance à 1500 yens où vous confectionnerez un sirop de prune tout aussi excellent. Dans chaque cas, vous partirez avec une bouteille étanche de 450 ml.

📝Les inscriptions sont obligatoires via le formulaire en ligne sur le site officiel de la brasserie Nakano (anglais). Précisez bien que vous souhaitez également visiter le jardin dans la zone de commentaires. La procédure est simple et très claire, un bel effort pour accueillir les étrangers !

💬 L’atelier et la visite sont dispensés en japonais. Si vous avez un pocket WiFi, vous pouvez demander au guide de traduire son discours via l’application Google traduction. Il n’y a néanmoins pas de grosses difficultés car des vidéos et fiches explicatives sont proposées en anglais.

🌐Site officiel : http://www.nakano-group.co.jp/tour/index/en. Contrairement à de nombreux sites japonais qui ne traduisent qu’une partie de leur contenu, la version anglophone reprend l’ensemble des pages du site, parfait pour vous renseigner et préparer votre visite.

🚅 Sans voiture, le trajet le plus simple est de prendre le train en gare de Wakayama et de descendre à la station de Kainan, puis de marcher jusqu’à la brasserie (une vingtaine de minutes à pied). Deux lignes circulent : je vous recommande de prendre la ligne JR Kinokuni line (240 yens l’aller – 13 min) et d’éviter la JR Kurishio line dont le tarif est exorbitant (1430 yens – 9 min).

 

J’ai beaucoup aimé cette visite à la brasserie Nakano BC : ludique, reposante, gourmande et avec la surprise de découvrir et partager en famille son umeshu au retour !

 

Pour aller plus loin
Envie de découvrir d’autres ateliers lors de votre voyage au Japon ?

Consultez ma page dédiée à l’artisanat !

 

 

 

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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.

2 commentaires sur “Fabriquer son umeshu dans une brasserie au Japon !

  1. Rah que je t’envie de participer à des activités culturelles comme ça ! Je n’en fais jamais et c’est un de mes grands regrets.
    J’ai découvert l’umeshu il y a vraiment peu et je ne m’attendais pas à ce que ce soit si bon. Très belle surprise.
    Le jour où je repasserais à Wakayama je m’arrêterais chez Nakano, je trouve le tarif très attractif pour l’expérience proposée 🙂

  2. Super activité, si j’avais su !! J’aime bien l’umeshu, c’est bien sucré et pas trop fort 😀
    J’ai découvert les alcools japonais lors de mon voyage en novembre dernier et ça a été la révélation ! Je conseille le saké à tout le monde depuis ^^ Du coup je vais aller au salon du saké à Paris en septembre prochain 🙂

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