Voici une bonne nouvelle : les sakés de Hiroshima débarquent à Dijon pour plusieurs jours avec de beaux évènements qui vont permettre de rencontrer des brasseurs venus spécialement du Japon ! Au programme : masterclass, échanges avec les producteurs, dégustations et achat possible de bouteilles ! A la date de parution de cet article, il vous reste encore tout le week-end pour en profiter !
Une grande histoire avec les sakés de Hiroshima
Les sakés de Hiroshima et moi, c’est désormais une histoire de longue date qui a débuté en 2016 avec la rencontre de Miyake-san, brasseur à Hiroshima. Nous avions fait connaissance au salon du saké à Paris, et j’avais eu l’occasion de l’interviewer. De fil en aiguille, j’ai continué à m’intéresser à ses produits, et j’ai eu la chance d’effectuer une visite de sa brasserie à Kure lors de mon voyage de 2017. Un beau moment qui se poursuivra plus tard dans le Jura avec l’organisation de soirées de dégustation au restaurant Iida-ya, avec un menu spécialement préparé autour de ses sakés.
Aujourd’hui, Miyake-san revient en force, accompagné par d’autres producteurs ! Ils sont venus participer au Salon des vignerons indépendants de Bourgogne et du Jura. Pour la première fois, le Salon s’ouvre en effet à d’autres alcools et d’autres contrées, en invitant les sakés de Hiroshima. Inutile de dire que c’est un évènement à ne pas manquer !
Rencontrer les brasseurs au Salon du 14 au 16 octobre
Le grand intérêt du Salon des vignerons, c’est donc le stand des sakés de Hiroshima où il sera possible d’y faire des dégustations gratuites, de rencontrer les producteurs mais aussi d’échanger avec eux car des traducteurs seront présents en continu pour faciliter les interactions avec les visiteurs. Et moi, les rencontres, j’adore ça ! J’ai malheureusement manqué une masterclass sur les associations sakés/fromages, mais je me suis rattrapé en passant sur le stand : découvrir l’histoire de leur brasserie, goûter les sakés, mais aussi discuter des nouvelles orientations qu’ils souhaitent donner à leur brasserie. Le monde du saké est en effet en pleine mutation : mouvement de localisme, retour au geste traditionnel, innovation, adaptation face aux contraintes du changement climatique, évolution de la consommation… Autant de paramètres en jeu que chaque brasseur se doit de penser pour continuer à évoluer et produire. Bref, c’était passionnant !
Vous pourrez donc rencontrer 5 producteurs passionnés et passionnants : petit passage en revue de ces hommes qui se cachent derrière les belles étiquettes.
Fujii-san : le poète
Fujii-san n’aborde pas le saké comme tout le monde. Plutôt que de parler de saveurs, d’odeurs, il parle d’abord de sentiments ! Il définit son saké par les mots « Yuragi no nagi » qui fait appel à l’imagination en se représentant « un bateau tremblant légèrement sur une mer d’huile très calme ». De quoi susciter la curiosité ! Depuis une dizaine d’année, il cherche à réorienter les activités de sa brasserie vers une production locale utilisant exclusivement du riz de la région, tout en se concentrant sur la méthode de production « kimoto » traditionnelle. La fermentation de ses sakés n’est pas stoppée comme pour de nombreux sakés, mais il laisse plutôt la fermentation naturelle achever son cycle en entier. Le résultat ? un goût sec, très umami et bien structuré.
RYUSEI YURAGI NO NAGI – Kimoto – Maison Fujii
Mageaki-san : l’innovation
Maegaki-san est parti d’un constat simple : comment faire découvrir le saké aux jeunes générations qui ont tendance à se détourner du nihonshu au profit de la bière ? Sa réponse tient dans le saké présenté au Salon qui arbore une douce couleur et un taux en alcool très réduit proche de 8 degrés, contre 14 à 16 degrés pour un saké moyen. L’idée est de tordre le cou aux idées reçues tenaces qui définissent le saké japonais comme un alcool transparent aussi fort qu’une liqueur. C’est donc un excellent produit à découvrir en première approche si vous n’avez encore jamais bu de saké.
COKUN – Saké rose – Maison Kamoizumi
Morikawa-san : le maître du temps
Morikawa-san a choisi de nous présenter une bouteille originale en proposant un umeshu issu de pas moins de 7 années de travail pour arriver à maturation. L’alcool qui sert de base est un saké ginjo mâturé 5 ans, dans lequel des prunes « ume » de Hiroshima sont mises à infuser durant 1 année entière. Elles sont ensuite retirées et les bouteilles attendront encore un an avant d’être servies. Cet umeshu a la particularité d’être moins sucré que la normale : une belle découverte, idéal en apéritif au au dessert.
TSUYAHADA UMESHU – Liqueur de prune umeshu – Maison Morikawa
Murata-san : le renouveau
Murata-san s’est lancé un défi de taille : relancer la production d’une brasserie au bord de la faillite, afin de ne pas perdre un savoir-faire de près de 135 ans d’âge. Il est aujourd’hui à la recherche d’une nouvelle âme pour cette brasserie authentique, toujours peu mécanisée. Son objectif est donc de s’orienter vers la production de sakés plutôt traditionnels, puissants, et particulièrement bien adaptés pour être chauffés. Tous les ingrédients utilisés sont produits dans la préfecture de Hiroshima, afin de proposer un produit local et fabriqué à la main. La saké présenté ici fait partie de ses toutes premières productions et il est déjà à la hauteur !
DAIGOUREI – Kimoto – Maison Bajo
Miyake-san : le retour aux origines
Miyake-san nous présente son produit phare : le saké Shinriki, produit à partir d’un riz ancien, cultivé durant les époques Meiji et Taisho mais tombé en désuétude depuis. Il a donc d’abord fallu relancé sa culture avant tout ! Attaché au savoir-faire ancestral et dans l’esprit slow food, ce saké passe-partout s’adapte particulièrement bien à mon frigo de bourguignon francs-comtois. Les accords sont idéaux avec des fromages type comté, morbier, mais aussi la charcuterie et le pâté croute. Idéal pour un apéro improvisé sur le pouce avec les restes du frigo !
SEMPUKU Shinriki – Junmai – Maison Miyake
Retrouver facilement les sakés de Hiroshima après le Salon
A Dijon
Le Salon se déroule à Congrexpo du 14 au 16 octobre. Plus d’infos sur le site officiel : https://www.dijon-congrexpo.com/?mode=manifestation&a=v
Le reste de l’année, il est parfois bien difficile de trouver des boutiques qui proposent des bouteilles issues de productions locales, et qui savent conseiller les clients. C’est désormais possible à Dijon, chez le caviste « La fabrique » situé en plein centre-ville. Les sakés de Hiroshima y sont très bien représentés. La veille du salon, la boutique organisait même une petite dégustation gratuite dans la rue pour l’occasion. C’est donc une adresse à retenir pour vos futures emplettes ! Le choix est par ailleurs plus vaste que sur le Salon, et d’autres références pourront venir étoffer l’offre avec le temps.
En ligne
Vous n’êtes pas de la région ? Pas de panique, internet est votre ami ! Vous retrouvez les sakés de Hiroshima auprès d’importateurs spécialisés. Je vous recommande les boutiques en ligne de We want sake et Umami.
Au Japon
Evidemment, la meilleure solution reste de s’immerger sur place en programmant une visite de brasserie ! Sachez que Miyake-san, Maegaki-san et Murata-san proposent des visites en anglais si vous êtes de passage à Hiroshima. Vous pourrez également faire un arrêt à Saijo (banlieue de Hiroshima), proclamée comme la « ville du saké » pour sa concentration de brasseries. Des visites sont possibles, et on peut facilement y passer une demie-journée pour flâner dans les rues bordées par de beaux entrepôts, acheter des produits locaux et découvrir les sakés fabriqués sur place.
Pour plus d’informations, direction le site dédié : http://saijosake.com/fra/index.html
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération.
Coucou Olivier
J’ai beaucoup aimé lire ton article sur le saké , il est intéressant.
Bonjour,
Dommage que je ne sois pas disponible ce week-end mais merci pour les présentations des producteurs et des différents sakes.
Ça donne envie de se deboucher un petit sake en apéro!
Je suis allé rencontrer les producteurs à la fabrique place François Rude. J’ai goûté des produits forts intéressants comme le sake au citron et gingembre. J’adore ce type de sake peu alcoolisé (6 degré) avec une saveur sucrée. Les producteurs étaient fort sympathiques. C’était une très bonne idée de faire connaître les sakés aux dijonnais.
Merci beaucoup beaucoup Olivier pour cet article 😁😁😁 Nous passerons très probablement par Hiroshima en février et j’espère pouvoir y faire quelques visites et quelques “amplettes” 😋