Savez-vous ce qu’est un goshuin ? Egalement connu sous le nom de « tampon de temple ou de sanctuaire », c’est une véritable petite œuvre d’art qui est distribuée dans les temples bouddhistes et les sanctuaires shintoïstes à travers tout le Japon. Je me suis vite pris de passion pour ces sceaux : chaque voyage est un prétexte pour agrandir ma collection 😅. Et si on oubliait les magnets à coller sur le frigo pour rapporter des souvenirs plus originaux ?
Sommaire
1 – Une origine lointaine
Historiquement, le goshuin est un timbre commémoratif utilisé par les pèlerins. Plusieurs vagues de pèlerinages ont eu lieu à travers le temps, jetant hommes et femmes sur des chemins plus ou moins sûrs. Le pèlerinage le plus connu est certainement celui des 88 temples de Shikoku. Je n’ai pas encore pu le faire mais j’ai en revanche arpenté les sentiers de Kumano kodo dans la préfecture de Wakayama.
A chaque arrêt dans un temple ou un sanctuaire, on demandait son goshuin. On le faisait réaliser sur un carnet après avoir fait une offrande et prié la divinité. Chaque lieu applique ses tampons rouges, une calligraphie, et la date de passage.
Ce dessin unique est donc à la fois un souvenir pour le pèlerin, une marque de gratitude en remerciement d’un don, mais aussi tout bêtement une preuve de passage. Au temps d’Edo, il n’y avait pas de photos, et encore moins de réseaux sociaux pour montrer son périple (et sa générosité !) à ses proches.
2 – Comment se procurer un goshuin au Japon ?
📖 Tout d’abord, vous aurez besoin d’un goshuincho : un carnet spécialement conçu pour recueillir les goshuin. C’est un livret très particulier qui dispose de pages blanches pliées en accordéon. Quand toutes les pages sont remplies d’un côté, on le retourne pour compléter le verso. Le plus simple reste encore d’acheter son goshuincho dans le bureau d’un temple ou d’un sanctuaire lors de sa première visite. Vous aurez le choix entre plusieurs modèles. J’ai commencé mon premier goshuincho au cours de mon circuit de 5 semaines en automne, j’en suis à mon second aujourd’hui ! Le tarif varie en général entre 1000 et 2000 yens, c’est très correct pour un bel objet.
Les goshuin sont parfois préparés à l’avance et vous seront donnés déjà prêts sur une feuille volante. Dans ce cas, je la colle dans mon carnet avec du scotch double face.
✍ A chaque visite : direction le bureau du temple ! Il suffit de tendre votre carnet goshuincho ouvert à la page voulue. Le personnel le prendra pour y faire la calligraphie. Inutile de savoir parler japonais, la compréhension est immédiate. Ce n’est pas mal vu d’être touriste étranger non-croyant, et vouloir tout de même un goshuin. Alors n’hésitez pas !
🎎 Les carnets sont mixtes : personne ne vous regardera de travers si vous mélangez des sceaux de temples et de sanctuaires dans le même carnet.
💴 Assurez-vous d’avoir de l’argent liquide sur vous, car les temples et sanctuaires n’acceptent bien souvent que les espèces. Un goshuin coûte en général 300 yens. Mais avec l’inflation qui galope ces derniers mois, les prix remontent plutôt vers 400 ou 500 Y. Cela reste tout de même abordable sauf si vous en faites tous les jours… Cela peut représenter un petit budget à la fin du voyage !
3 – Anatomie d’un goshuin
Difficile parfois de lire les calligraphies, même pour des Japonais, tant les caractères sont stylisés ! Certains religieux ont également les mêmes défauts d’écriture que nos médecins sur les ordonnances : pas toujours simple de déchiffrer 😆. Pour vous aider à identifier les grandes lignes, voici ce qu’on peut repérer.
Pour les sanctuaires shintoïstes
On commence par le goshuin de l’insolite sanctuaire de Yasaka dans le quartier de Namba à Osaka !
- Date de réalisation du goshuin
- Nom du sanctuaire
- Sceau du sanctuaire, accompagné en bas par un sceau plus mignon. En haut, l’insigne stylisée (kamon)
- Kanji attestant votre passage
Pour les temples bouddhistes
Vous allez voir, il y a beaucoup de similitudes pour les goshuin des temples. Je vous montre celui du temple Daisho-in à Miyajima. Dans le bouddhisme, la date est inscrite en bas à droite et les tampons rouges représentent aussi très souvent des motifs ou objets religieux.
- Nom du temple
- Citation d’un sutra ou nom de la divinité
- Ce tampon spécial est présent si le temple fait partie d’un réseau de pèlerinage. Il accompagne des kanji attestant votre passage. Pour la blague : amusez-vous à comparer ce numéro avec le numéro 4 du sanctuaire précédent. Contre toute attente, ce sont bien les mêmes kanji qui sont tracés !
- Date de réalisation
4 – Pour en savoir plus
Je vous recommande l’excellent livre de Joranne qui est une vraie mine d’informations sur les goshuin, mais aussi sur tous les objets sacrés à retrouver au Japon. On y apprend plein de choses en s’amusant ! A lire idéalement avant son voyage, mais c’est aussi très agréable de le parcourir au retour car il fait écho avec tout ce qu’on a pu voir sur place.
Fin de cet article, j’espère que vous oserez sauter le pas en demandant des goshuin lors d’un prochain voyage !
Merci très intéressant, j’en ai ramené sur feuille volante mais le carnet permet de bien les conserver.
La feuille volante est aussi pratique car on peut plus facile l’encadrer et la voir régulièrement au quotidien. Mais si on veut se lancer dans la collection, effectivement le carnet est très pratique (et très beau à regarder ensuite).
Ah ! Les fameux Goshuin ! On devient vite addict de ces carnets sacrés : je fais partie de ceux-là ! Aujourd’hui, 4 carnets et 85 calligraphies collectées ! Bon, dorénavant, je vais ralentir le rythme et ne sélectionner que les plus beaux pour moi. A noter aussi les éditions spéciales lors des sakura ou momiji, comme par exemple celui que j’ai ramené du temple Byodo In à Uji : une merveille à tel point que je l’ai fait encadré !
Bravo, ça représente aussi un sacré budget au fil du temps !
J’ai l’impression que les goshuin reviennent « à la mode » au grand galop récemment.
J’ai découvert leur existence par hasard au Japon en 2019 et il n’y avait que des personnes âgées qui semblaient le faire et les goshuicho se trouvaient principalement dans quelques gros temples.
Quand je suis retournée au japon l’année dernière j’ai été étonnée de voir de longues files avec pleins de jeunes filles, pleins de goshuicho très mignons vendus dans les librairies en ville, et aussi les influenceurs/influenceuses japon qui en parlent désormais beaucoup.
Je me demande ce qui a relancé l’attrait à une telle vitesse, même si j’en suis contente 🙂
Il y a même désormais plusieurs versions de goshuin dont des versions très artistiques et clairement visuelles, qui revendiquent le partie esthétique avant tout (poudre d’or, papier découpés finement au laser…)
Chouet
Bonjour. Est ce que tous les temples proposent des goshuin ? Je pense notamment à « Toyokawa Inari » et « Gotoku-ji ».
Je viens de télécharger l’application « goshuingo » mais ils n’apparaissent pas. Je pensais pourtant que c’était des sanctuaires connus.