Tokyo regorge d’une multitude de jardins et pourtant, les voyageurs s’orientent souvent vers les mêmes parcs, comme le Shinjuku gyoen. Dans cet article, je vous propose de délaisser la foule pour arpenter les belles allées du jardin Kiyosumi, facile d’accès depuis Ginza ou Asakusa, qui vous plaira à tous les coups !
Sommaire
1 – Un jardin de promenade typique de l’ère Meiji
On cite souvent l’ère Edo pour être la référence culturelle japonaise, mais le parc qui se dévoile devant nos yeux est d’inspiration plus récente. S’il a bien été créé au temps des samouraïs, il a été profondément remanié par les derniers propriétaires issus de la famille Iwasaki, fondateurs du groupe Mitsubishi. Le jardin a ainsi ouvert ses portes en 1880 pour accueillir des réceptions privées ou des employés du groupe. Après le grand tremblement de terre du Kanto de 1924, une partie du jardin a été cédée à la ville de Tokyo qui a choisi de l’ouvrir au public quelques années plus tard, après sa restauration.
Le jardin Kiyosumi est ainsi un jardin typique de promenade articulé autour d’un étang. Etendu sur plus de 80 ha, la ville reste néanmoins toute proche même si le parc est vaste. Certains immeubles dépassent allègrement les plus grands arbres et nous rappellent que nous sommes bien à Tokyo. Ce contraste n’est pas désagréable, bien au contraire, il participe au charme de Tokyo qui a su préserver des îlots de verdure de toute beauté au milieu de quartiers résidentiels modernes en béton. Et lorsqu’au détour d’un sentier, la tour Tokyo SkyTree fait son apparition, elle ajoute une perspective futuriste sur ce panorama.
2 – Les principaux points d’intérêts du jardin Kiyosumi
Même si le parc semble naturel, il a été entièrement façonné, que ce soit l’étang, alimenté par un détournement de la rivière Sumida, les collines artificielles, ou encore les pierres qui viennent de tout le Japon. Le monticule le plus célèbre saute aux yeux dès l’entrée car il représente le mont Fuji en miniature. Les flancs sont plantés de gros rhododendrons qui symbolisent les nuages flottants autour de la montagne sacrée. Les fleurs n’étaient pas sorties mais je retiens l’idée d’y revenir en mai, le panorama doit valoir le coup. Des parterres d’iris font aussi sa renommée à cette période.
J’ai beaucoup aimé ce jardin pour sa diversité et son calme. Des sentiers de pierre nous font traverser l’étang, entourés de carpes koï, canards et tortues, avant de nous ramener sur la berge pour contempler les bosquets de pins taillés. Plusieurs bancs permettent de faire des pauses pour observer les meilleurs angles. Je vous recommande vraiment de prendre le temps de vous poser pour vous imprégner du lieu et ressentir sa quiétude.
Un peu plus loin, une stèle cite l’un des haïkus les plus connus du poète Basho :
Paix du vieil étang,
Une grenouille plonge,
Bruit de l’eau.
C’est en restant assis face au jardin tout en gardant ces mots en tête que ce haïku prend vie sous nos yeux. Il décrit à la perfection ce moment suspendu ! J’ai d’ailleurs remarqué que ce jardin était très apprécié par les gens du quartier qui viennent y prendre leur pause déjeuner. Loin d’être une réplique héritée du passé, c’est un vrai lieu de rencontre encore aujourd’hui, qui le rend bien vivant.
Seule petite déception : le magnifique pavillon Ryo-tei qui semble flotter sur l’étang n’est pas ouvert au public mais peut être réservé comme une salle de réunion ou de restauration : je ne sais pas sous quelles conditions, ni à quel tarif 😅. Objectif euromillions : ce serait vraiment la grande classe de prendre un repas dans ce lieu !
C’était une balade comme je les aime, à programmer idéalement en milieu de journée pour se ressourcer avant d’arpenter un nouveau quartier de la capitale ! Si vous avez d’autres recommandations de parcs à visiter, n’hésitez pas à me laisser vos adresses dans les commentaires 😉 ! En attendant, je vous laisse quelques visuels à épingler sur Pinterest pour retrouver facilement cet article.
