expo-kimono-quai-branly

Mon avis sur l’exposition KIMONO au musée du Quai Branly

Le musée du Quai Branly programme cette année une exposition temporaire sur le kimono ! Inutile de dire que j’avais prévu de passer une petite journée parisienne pour la découvrir. Retour sur cette expo qui m’aura laissé, contre toute attente, plus que mitigé. 

 

Une expo évènement

Cette exposition ambitieuse s’était donnée pour objectif de revenir sur l’histoire du kimono, depuis ses origines sous l’ère Edo, jusqu’à des adaptations plus contemporaines. Le kimono a en effet traversé le temps et constitue aujourd’hui un vêtement immuable, véritable objet de mode parfois réinventé par des créateurs de renom. Avec un programme aussi alléchant, il fallait que le contenu soit au niveau.

La plupart des kimonos présentés viennent de la collection du Victoria and Albert Museum de Londres, réputée pour ses objets d’Asie et ses tissus notamment. Habituellement, les kimonos sont disposés en forme de « T » dans les musées, étendus au niveau des épaules sur une barre horizontale en bois, afin de mieux visualiser les détails des étoffes. Si cette habitude a été conservée pour quelques pièces, de nombreux vêtements sont placés sur des mannequins en position d’être portés, ce qui permet d’apprécier tous les accessoires qui l’accompagnent. Car n’oublions pas une chose, le kimono peut être une oeuvre d’art, mais c’est avant tout un vêtement que l’on porte sur soi !

 

Une vitrine contemplative

Le musée du Quai Branly a choisi une présentation chronologique, en mettant d’abord en avant des kimonos anciens dont certains datent de l’ère Genroku (1688-1704), puis de l’ère Edo avant de passer enfin à une large palette de kimonos modernes. Les tissus sont vraiment splendides mais malheureusement, les explications sont très pauvres. Elles se limitent à un cartouche microscopique qui accompagne chaque installation en la décrivant de façon très sommaire. J’ai très vite reproché à l’exposition de ne pas aborder les techniques de tissage, l’histoire même de la naissance du kimono, les occasions durant lesquelles il était ou est d’usage de le porter aujourd’hui. J’ai eu le sentiment de faire face à une succession de vitrines sans réel liens entre elles. Certaines explications laissent songeurs « Ce tissu teint selon la technique de shibori est très onéreux à produire, ce qui explique que ce kimono devait appartenir à un noble de la cour impériale ». A aucun moment cette technique n’est bien expliquée pour un néophyte qui n’y connait rien. Je me suis donc retrouvé sur Wikipédia, ce qui n’est jamais un bon signe au milieu d’une visite ! De la même manière, j’ai reconnu les techniques de teinture « kaga yûzen » de Kanazawa parce que j’en avais déjà vu lors de mes voyages sur place, au Japon…

La fin de l’exposition présente des kimonos plus modernes. Celle-ci était assez intéressante car elle montre en quoi ce vêtement est devenu iconique aujourd’hui : intégré à la pop culture, en costume de films (notamment Star Wars)… Le kimono de Freddie Mercury faisait même partie de la collection !

 

Un bilan contrasté

Vous l’aurez compris, je suis ressorti du musée assez déçu, en ayant le sentiment d’avoir vu de belles choses, mais sans avoir appris quoique ce soit de plus sur le kimono. Cette mauvaise impression fait malheureusement suite à une première expérience décevante en 2021, concernant l’expo temporaire dédiée aux Olmèques et aux cultures du golfe du Mexique. J’y ai retrouvé les mêmes caractéristiques : un manquant cruel d’explications, un alignement des pièces « à l’ancienne » comme si elles avaient été juste sorties des réserves. Je tiens cependant à nuancer cette expérience de visite : je n’avais pas loué l’audioguide en complément (+ 5 euros) qui vient alourdir encore le prix de base du billet (12 euros) : davantage d’explications y sont peut-être données.

 

L’exposition se tiendra jusqu’au 28 mai 2023 : si vous décidez d’y aller ou si vous avez eu l’occasion de la voir, n’hésitez pas à me laisser votre avis dans les commentaires, je suis curieux de recueillir d’autres impressions.

 

Pour en savoir plus

Période de l’exposition KIMONO : du 22 novembre 2022 au 28 mai 2023.

Tarif plein : 12 € (+ 5€ avec l’audioguide).

Horaires : du mardi au dimanche, de 10h30 à 19h.

Attention : il est nécessaire de réserver un créneau sur le site du musée pour vous garantir l’accès à l’exposition : https://www.quaibranly.fr/fr/

 

 

Laisser un commentaire