Après avoir découvert le village de potiers à Okawachiyama, je vous invite maintenant à poursuivre votre route à quelques kilomètres de là, dans le village de Arita. Un autre passage incontournable de la préfecture de Saga pour découvrir la porcelaine très réputée de la région.
Sommaire
1 – L’histoire de la porcelaine à Arita
Les histoires de Okawachiyama et de Arita se rejoignent très étroitement. La région ne serait pas ce qu’elle est aujourd’hui sans les échanges avec la Corée. En effet, au début du XVIIe siècle, Ri Sanpei, un céramiste coréen, découvre un gisement de kaolin à Arita. Cette terre blanche de haute qualité constitue la matière première qui entre dans la composition de la porcelaine. Cette découverte importante marque alors la naissance de cet artisanat dans la région. Le Japon peut désormais rivaliser avec les plus belles pièces chinoises.
Après l’effondrement de la dynastie Ming, la demande pour la porcelaine a augmenté, notamment en Europe, ce qui a permis à Arita de se développer. Ainsi, pendant la période de sakoku (fermeture du Japon), la porcelaine d’Arita a été exportée en Europe via le port d’Imari. Les navires néerlandais ont joué un rôle clé dans sa distribution en Occident, où elle était très prisée.
Aujourd’hui, Arita est une ville assez grande qui dispose encore de nombreux ateliers et boutiques, mais vous n’avez pas besoin de moi pour les trouver tant ils sont nombreux. Dans cet article, je vous partage plutôt mes deux lieux coups de cœur 💙, toujours en lien avec la porcelaine bien évidemment !
2 – Le sanctuaire Tozan-ji et son torii de porcelaine
Le sanctuaire Tozan-ji dénote totalement avec les autres lieux de culte qu’on peut trouver au Japon car son torii est intégralement recouvert de plaques de porcelaine blanche et bleue. Il a été fondé à l’époque d’Edo en l’honneur des pères de la poterie que sont Nabeshima Naoshige (le seigneur qui a autorisé la production de porcelaine par les Coréens), et Ri Sanpei (le fameux céramiste coréen qui a découvert la mine de kaolin). Il est également dédié à Hachiman (dieu de la guerre et protecteur du Japon et du peuple japonais). On y vient donc en nombre pour prier à la prospérité de la ville et de la porcelaine d’Arita.
Le sanctuaire n’est pas très grand mais il a un charme fou ! Pour y accéder, il faut d’abord traverser à pied la ligne locale de train qui le longe. On y entre par une placette garnie de lanternes de bronze et de chiens gardiens komainu. Elle était agrémentée en ce début mai par des arcades chaleureuses de lanternes et de carpes koinobori.
Après quelques photos, je me suis dirigé vers le bureau principal du sanctuaire pour regarder les amulettes proposées. Oh surprise, on y vendait carrément une plaquette ema faite en céramique, et non en bois ! Elle était si belle que je l’ai acheté sans me poser de questions (1 000 yens). Normalement, on y écrit son souhait au dos et on l’accroche dans l’enceinte pour qu’il se réalise, mais j’ai préféré la rapporter chez moi en souvenir. J’ai également pu échanger quelques mots avec le prêtre qui était adorable.
Ce petit achat réalisé, j’ai poursuivi la balade en direction du magnifique torii installé en haut de la montagne Renge’ishi. La montée se fait en moins de 2 minutes, rassurez-vous. Plusieurs lanternes en porcelaine sont installées le long du sentier, toutes magnifiques. On se croirait dans un musée à ciel ouvert. En haut, le pavillon principal est également entouré de plusieurs magnifiques pièces de céramique. On peut alors contempler au plus proche le beau torii blanc et bleu. Le site était vraiment calme, apaisant. Ce fut un moment magnifique avec ce beau ciel bleu en arrière plan.
3 – Déjeuner au café « Gallery Arita »
J’avais repéré le café Gallery Arita en amont du voyage et je n’ai pas été déçu de m’y être arrêté. Toujours en lien avec l’artisanat local, il offre une expérience absolument unique aux amateurs de café et de porcelaine. Il se distingue par ses murs tapissés de centaines de magnifiques tasses de porcelaine d’Arita. On est vraiment saisis en entrant par toutes ces étagères, c’est superbe ! La particularité du lieu : les clients ont la possibilité de choisir leur tasse et soucoupe préférées parmi cette vaste collection pour savourer leur boisson chaude, qu’il s’agisse de café ou de thé. J’ai trouvé ce concept de personnalisation de chaque visite absolument génial !
On peut donc choisir sa tasse en fonction de sa commande, de la saison, de son humeur. Elle n’est pas qu’un vulgaire contenant, mais elle fait pleinement partie de l’expérience et du moment qu’on s’apprête à partager. Si vous avez aimé le roman « Tant que le café est encore chaud » de Toshikazu Kawaguchi, vous retrouverez ici l’atmosphère si particulière que décrit l’auteur. Je l’avoue… j’ai mis un certain temps avant de trouver ma tasse 😅.
En plus des boissons, le café propose un menu comprenant des plats principaux tous cuisinés maison avec des ingrédients locaux. Je me suis laissé tenter par un délicieux curry bien relevé. Impossible de ne pas craquer pour une glace au yuzu en dessert en complément ! Après ce repas exquis, on m’a remis un bon de réduction de 5% sur l’espace boutique très grand accolé au café. Il y avait un choix énorme avec des porcelaines luxueuses frôlant les 150 € par tasse, mais aussi des gammes bien plus accessibles et même du déstockage sous 10 € l’unité. Si vous n’avez pas envie de courir de boutiques en boutiques en ville, vous pouvez largement vous faire plaisir ici avec des porcelaines fabriquées sur place.
Dernier conseil : je vous recommande de venir avant midi si vous êtes de passage le week-end ou un jour férié car ce café est assez réputé. En semaine, ça devrait aller. Une bonne nouvelle si vous êtes en voiture : on peut se garer gratuitement sur le parking du café. En transports en commun, vous êtes à moins de dix minutes à pied de la gare d’Arita.
4 – Les dates des fêtes à Arita
- Le festival des anciens potiers se tient chaque année le 4 mai, durant la Golden week. A cette occasion, plus de 300 revendeurs bradent de la vaisselle a prix cassé dans la ville sous forme d’une brocante géante.
- Le matsuri automnal Arita-kunchi a lieu tous les 16 et 17 octobre. Des processions de danseurs déambulent dans toute la ville.
- Le site officiel du sanctuaire Tozan-ji (japonais) : à consulter avant votre passage si d’autres évènements ponctuels y sont organisés.
Et voilà pour cette escapade d’une demi-journée à Arita. En couplant avec la visite du village de Okawachiyama, vous avez de quoi profiter d’une journée agréable et pas trop chargée à proximité de Fukuoka.
Merci et merci encore pour vos publications toujours intéressantes et sobres, si éloignées de ces nombreux posts accablants sur le Japon qui prolifèrent sur Instagram !
Très contente que tu aies pu découvrir ce lieu toi aussi, j’avais beaucoup aimé ce sanctuaire lors de mon passage en 2017 et je regrette encore de na pas avoir acheté un ema en porcelaine T_T
Je ne connaissais pas le café Gallery Arita par contre, ça a l’air vraiment très sympa. Merci pour la recommandation 🙂