Si je suis venu à Kyushu, c’est en grande partie pour voir un superbe festival qui me faisait envie depuis longtemps. Direction la préfecture de Kumamoto, et plus précisément la station de Tsuetate onsen pour assister à un spectacle grandiose : celui d’un village décoré avec des milliers de carpes koinobori qui flottent au vent !
Sommaire
1 – Accéder à Tsuetate onsen
Je vais commencer cet article par le souvenir le moins sympa de la journée : l’accès au village. Ce fut un véritable enfer ! Pour des questions de planning, je n’ai pas eu d’autre choix que d’y venir en plein week-end de la Golden week. Cette période de quasi-vacances nationales au Japon se situe à cheval entre fin avril et début mai. Pour vous donner une idée, l’affluence sur les sites connus est équivalente à la foule qu’on peut trouver sur la Côte d’Azur la semaine du 15 août.
J’y étais préparé… mais je ne pensais pas souffrir autant ! Il m’a fallu presque 3h30 d’attente depuis l’entrée du village jusqu’au parking tellement c’était bondé ! Il faut dire que le lieu est peu propice aux grands rassemblements. Tsuetate onsen reste un village thermal typique du Japon, construit le long d’une rivière au creux d’une vallée. Les abords sont tellement escarpés qu’il n’y a que deux routes pour y entrer. Un seul parking public est construit le long de la rive en contrebas. Donc forcément, ça bouchonne quand il y a un afflux des visiteurs.
De mon côté, mes amis covoitureurs sont allés me chercher un okonomiyaki dans un yatai en bas du village. J’ai largement eu le temps de le manger sans aucun risque pour la conduite vu que le moteur était carrément à l’arrêt. J’ai au moins évité de mourir de faim en attendant qu’une place se libère. Malgré ce désagrément, je garde un souvenir incroyable de cette journée. Croyez-moi, le spectacle est à la hauteur de l’attente !
Des familles japonaises certainement habituées étaient bien organisées. Souvent, le père restait à patienter en voiture dans la file d’attente pour le parking. Pendant ce temps, la petite famille descendait voir le festival à pied, puis revenait à la voiture. Tout le monde repartait directement ensuite en faisant demi-tour, sans se garer et sans payer le parking. J’ai salué l’abnégation paternelle pour ce pur rôle de chauffeur, tout en bénissant ce dévouement qui me faisait avancer plus vite dans la queue. C’était toujours une place de gagnée pour moi 😆 !
2 – L’histoire des koinobori
La tradition d’accrocher des carpes pour célébrer la fête des enfants (kodomo no hi) n’est pas récente. Elle s’inspire d’une légende chinoise où une carpe courageuse devient un dragon après avoir remonté une cascade. Venue de Chine, elle s’est développée durant la période Edo. Les familles de samouraïs avaient pour habitude de déployer des bannières décorées de l’insigne familial pour célébrer la naissance d’un garçon. Le drapeau a alors pris l’image de la carpe, symbole de force et de persévérance.
Pour la petite histoire, il faut savoir que chaque carpe représente un membre de la famille : une noire pour le père, une rouge pour la mère et une pour chaque enfant. Historiquement très marquée pour les garçons, la journée du 5 mai est aujourd’hui dédiées à la célébration de tous les enfants, petites filles comprises. C’est vraiment une période que j’aime beaucoup pour les décorations foisonnantes qu’on trouve un peu partout. A la campagne, des familles accrochent très souvent des carpes sur des mâts devant leur habitation, ce qui a égayé mon road trip pendant tout le séjour.
3 – Des banderoles de carpes par milliers
Il y a 40 ans environ, Tsuetate onsen aurait été le premier village à se lancer dans l’installation massive de carpes au-dessus d’une rivière. Depuis, l’initiative a été reprise un peu partout au Japon. On peut ainsi retrouver plein d’événements similaires dans le pays aux alentours du 5 mai. Mais c’est ici que le spectacle est le plus impressionnant : pas moins de 3500 carpes sont accrochées pour l’occasion ! Et la bonne nouvelle, c’est qu’elles restent en place du 1er avril au 5 mai inclus, ce qui laisse largement le temps d’en profiter.
Quel spectacle envoutant ! Ce plafond de banderoles multicolores est absolument incroyable ! On a juste envie de flâner tranquillement pour profiter de cette ambiance unique et la graver en mémoire. Je suis resté quasiment 3 heures sur place à ne pas faire grand chose. Juste observer les koinobori onduler au vent, prendre des photos, regarder les enfants s’amuser le long de la rivière… C’était tellement beau et reposant ! Je craignais la foule mais on était loin de se marcher dessus au contraire. C’est en réalité le nombre limité de places de stationnement qui crée les embouteillages mais d’un autre côté, ce manque de parking limite naturellement le nombre de visiteurs à une jauge plus que correcte.
Bref, c’était absolument merveilleux ! A n’en pas douter un énorme coup de cœur de ce road trip à Kyushu !
J’ai reparcouru mes photos avec un immense plaisir en préparant cet article ! Je garde un superbe souvenir de cette visite et vous encourage à visiter cette station si vous êtes de passage à Kyushu au printemps : impossible d’être déçu !
Ah ! Je l’attendais avec impatience cet article, c’est une destination que je prévois pour un prochain voyage printanier à Kyushu (j’ai encore tellement d’endroits à visiter là-bas T_T). Par contre, tu sais s’il est possible de rejoindre cet endroit en bus ? En semaine ou en dehors de la Golden Week, ça doit être carrément jouable, non ?
Hello,
Oui il y a des bus mais c’est assez long et vraiment galère. Après, sur un voyage où tu as le temps comme tu as déjà fait, c’est envisageable, mais vu le prix depuis Fukuoka en aller-retour, tu es quasi gagnante de louer une voiture quelques jours, même seule, pour rayonner autour et en profiter pour voir des lieux difficilement accessibles (tu vas bien finir par sauter le pas 😆).
Bah si je vais dans un endroit si isolé, ça ne sera probablement pas dans le cadre d’un aller-retour depuis Fukuoka, mais peut-être en excursion depuis Hita ou sur le trajet entre Hita et les monts Kuju. J’aimerais beaucoup aller me balader dans l’ouest d’Oita la prochaine fois que je viendrai à Kyushu, et aussi du côté de Kurume et Ukiha. Bref, un petit itinéraire se dessine, que je pourrais faire en une semaine ou deux pourquoi pas.
Merci pour tes encouragements en tout cas lol La voiture, je n’ai rien contre, mais il y a la question de la rentabilité, et aussi le fait que je n’ai pas conduit, même en France, depuis début 2020 (j’ai eu un accident de voiture juste avant le covid, et comme après je suis partie vivre sur Paris, je n’ai pas vu l’intérêt de racheter un véhicule). Donc un peu stressée de reprendre le volant, surtout s’il faut conduire à gauche T_T