J’ai eu beaucoup de chance lors de mon passage à Koyasan en 2015 car je suis tombé pile poil durant la période des fêtes de commémoration des 1200 ans du sanctuaire ! Récit d’un instant riche en émotions.
Une visite placée sous le signe du partage
Le début du mois d’avril était consacré à toute une série de cérémonies qui apportaient énormément de vie au site. J’ai d’abord eu un peu peur d’être noyé au milieu d’un flot de touristes religieux mais ma mauvaise impression a été vite dissipée. Le plateau de Koyasan est en effet tellement grand que la foule se disperse finalement assez vite entre les différents temples et tout au long du sentier immense du cimetière Okunoin. Ouf ! Ce n’était pas la cohue, et j’ai vraiment pu ressentir l’ambiance particulière du site en m’isolant quand je le voulais.
L’activité principale se concentrait au sein du Danjo Garan, l’enceinte sacrée que le moine Kukai a initialement bâtie en arrivant sur le plateau. Je ne sais pas si les pavillons avaient fait l’objet d’un lifting de rafraichissement pour l’occasion car ils étaient tous impeccables et comme neufs : la grande pagode « Konpon Daitô » transperçait le ciel gris d’un vermillon intense.
La cérémonie se déroulait à l’intérieur du pavillon principal tout en étant retransmise sur l’esplanade extérieure via des hauts parleurs. Envouté par la solennité qui se dégageait du rassemblement, je n’ai pas osé prendre trop de photos, par respect pour tous les croyants présents. Un groupe de jeunes bonzes nous a abordé en anglais en nous proposant d’entrer au sein du bâtiment pour assister à la cérémonie. Nous avons finalement cédé devant leur insistance, convaincus par leur bienveillance, mais un peu gênés tout de même car certains Japonais restaient en dehors du pavillon 😅… J’avais peur de déranger et de me faire fusiller du regard, mais nos accompagnateurs ont joué le rôle du parfait passeport sans que cela n’étonne personne. Inutile de dire que j’ai rangé mon appareil photo pour assister le plus dignement possible à ce moment. Nous nous sommes assis en tailleur dans un angle tout au fond pour nous imprégner du rythme entêtant et guttural des chants bouddhistes. Pour une première initiation, c’était vraiment très impressionnant de se retrouver au cœur d’un tel rassemblement !
J’en garderai pour longtemps un souvenir ému. Instant fugace où ces jeunes bonzes nous ont convié à suivre leur libations, sachant pertinemment que nous étions là en touristes non initiés. C’était une invitation naturelle pour eux, un simple moyen de nous remercier d’avoir fait le voyage depuis la France jusqu’à Koya. Tolérance, ouverture d’esprit, simplicité : c’était à la fois sincère et profondément touchant.
Une fois la cérémonie terminée, je suis sorti aussi vite que possible pour essayer de ramener quelques clichés de cet instant si particulier (réveil de l’instinct de photographe 📸 !).
Avant de quitter le groupe de jeunes bonzes, j’ai reçu un dernier cadeau de leur part que je garde précieusement aujourd’hui encore. Ils m’ont conduit à proximité du pin sacré du sanctuaire et m’ont offert un bouquet d’aiguilles tombé par terre en guise de porte-bonheur. Ces aiguilles sont en effet un peu spéciales car elles sont reliées en un paquet de 3 brins et non de 2 comme cela se rencontre normalement dans la nature 😮 !
Pour revivre cette rencontre touchante avec les moines de Koyasan, ça se passe dans l’épisode 08 de mon podcast, à retrouver ci-dessous :
Koyasan et le temple principal Kongobuji
Le temple Kongobuji est situé en plein cœur du village, tout proche de la pagode. C’est bien simple, j’aurai pu rester des heures à contempler son jardin sec ! D’ailleurs, je m’en dis pas plus, je vous laisser profiter de la photo ci-dessous.
Après avoir passé beaucoup de temps dans le cimetière Okunoin et à la cérémonie de commémoration, la journée arrivait malheureusement à sa fin et j’ai dû visiter au pas de course le temple avant sa fermeture. C’était un grand regret car le bâtiment et tout son environnement sont vraiment uniques. Rien que les portes coulissantes intérieures valent le détour à elles seules. Pas grave, je reviendrai une prochaine fois, c’est juré !
Une dernière photo pour la route : celle de la cuisine du temple qui regorgeait de plantes de la forêt, cueillies par les moines, et qui allaient servir pour confectionner le repas du soir végétarien typique appelé « shojin ryori ». Pour un aperçu du menu, je vous invite à lire mon article sur la nuit exceptionnelle passée à Koya dans le temple Ichijoin.
J’ai aujourd’hui encore les yeux pleins d’étoiles en écrivant cet article, plus de deux ans après ma visite. J’espère vous avoir fait rêver un peu à travers ce récit, et vous avoir donné l’envie de découvrir Koyasan par vous-même ! Il y a encore tellement à faire (temples, mausolées, musées, restaurants…) que deux jours complets sur place n’auraient pas été de trop. A méditer pour un prochain voyage 😉.
Encore plus qu’à voir, Koyasan est à vivre et à ressentir !
Pour en savoir plus :
Site officiel de l’office de tourisme de Koyasan (en français) : http://www.koyasan.or.jp/fr/meguru/
Tu fais en effet rêver ! Je note cette destination sur ma Map pour mon prochain voyage !
Et si tu aimes les randos en montagne, il y a aussi des sentiers de pèlerins à emprunter autour du sanctuaire !