Découvrir Venise à travers l’oeil de Taniguchi

Si vous avez suivi mes aventures du mois de mai sur Instagram, vous aurez peut-être découvert mon séjour à Venise que j’ai construit d’une manière un peu originale 😁. En effet, le programme de ces 4 jours avait pour but de suivre le roman graphique « Venise » de Jiro TANIGUCHI, pour découvrir la ville sous un autre regard. Un pari réussi que je vous présente dans cet article !

 

Voyager sur la base d’une œuvre, un concept japonais

L’idée de découvrir Venise est donc née de ma lecture de l’œuvre de Taniguchi que j’ai trouvée sublime. Les aquarelles sont de véritables tableaux et comme à son habitude, l’auteur déroule le récit avec contemplation et nostalgie. C’est un livre dans lequel on prend le temps, qui provoque une irrésistible envie de flâner dans les ruelles et autour des canaux comme peut le faire le personnage principal, à la recherche de son histoire familiale.

Alors, plutôt que de visiter Venise sur un week-end prolongé en suivant un parcours classique déjà tout tracé et emprunté par des centaines de personnes chaque année, j’ai préféré garder le fil conducteur du livre en organisant le séjour pour retrouver un maximum de lieux présentés dans l’histoire.

Cette idée de voyager en suivant un manga, un anime, ou un film est très en vogue au Japon et s’appelle le « content tourism« . C’est même une stratégie touristique très sérieuse, utilisée par certaines régions ou villes pour attirer des voyageurs qui cherchent à « vivre » ce qu’ils ont vu et aimé dans un récit papier ou vidéo. Si vous voulez en savoir plus sur cette tendance, je vous oriente vers l’excellent article de Julien de la balade du sakura qui traite du content tourism au Japon.

 

Découvrir Venise autrement

Une chose est sûre : je n’aurais jamais mis les pieds dans certains quartiers de la ville sans avoir lu le livre au préalable ! Je ne vais pas vous présenter mon séjour dans le détail, mais je vais plutôt faire des zooms sur les activités et secteurs que j’ai particulièrement aimés, dénichés dans le livre de Taniguchi. Dans cet article, je me suis aussi amusé à jouer avec Photoshop pour réaliser des montages entre les aquarelles et les photos que j’ai prises sur place 📸 !

 

Grimper en haut du campanile San Marco

Je ne pensais pas payer un billet pour monter en haut du campanile mais les aquarelles panoramiques m’ont convaincu de franchir le pas. Cela aurait été tellement dommage de manquer la vue à 360 degrés sur la Sérénissime au soleil couchant ! Pour être sûr d’arriver au bon moment, j’ai réservé les billets en avance en choisissant mon horaire de passage. Les rayons rasants apportaient une lumière chaude absolument superbe sur les bâtiments qui se teintaient en ocre. D’ici, on a vraiment un bel aperçu des îles de la lagune, mais aussi de l’organisation de Venise qui s’est construite par ajouts successifs de quartiers sans réelle stratégie urbaine : on ne voit qu’un amas de toitures, impossible de repérer la moindre avenue ou rue principale, c’est un véritable labyrinthe.

Attention : il y a plein de revendeurs plus ou moins occultes sur le net qui vous vendent des billets officiels bien plus chers que la normale, en proposant des packs tout compris inutiles. Pour éviter de se faire plumer, rien de mieux qu’une réservation en direct sur le site officiel du campanile.

 

Passer du temps autour du marché du Rialto

Un voyage de Taniguchi sans nourriture, ce n’est pas vraiment un voyage 😋 ! Niveau gastronomie, l’auteur est resté sobre dans ce roman graphique, contrairement au gourmet solitaire. Il ne présente que peu de plats hormis le minestrone que j’ai testé, une belle réussite aux saveurs méditerranéennes. Pour plonger dans les autres spécialités culinaires de Venise, il y a l’embarras du choix tant la liste des restaurants est longue comme le bras, mais tous ne se méritent pas. Parmi les quartiers qui hébergent de bonnes adresses à des tarifs abordables, les alentours du marché du Rialto et l’ancien ghetto juif du Cannaregio sont à retenir.

J’ai eu une grosse préférence pour le marché central du Rialto, ouvert tous les jours, et qui est très vivant, coloré, avec plein de restaurants autour des halles et dans les rues alentours (j’ai d’ailleurs noté des adresses pour un prochain séjour, pas eu le temps de tout faire !). Les produits de la mer y sont à l’honneur et j’ai pu me régaler d’une délicieuse friture de poissons et de fruits de mer façon tempura. Beaucoup de petites échoppes sont spécialisées, certaines n’ont même pas de tables : on mange donc debout, accoudé au comptoir, le tout dans une bonne ambiance avec de nombreux locaux qui font partie des habitués.

 

Découvrir les églises de la ville

Il y a tellement d’églises à Venise qu’il est difficile de choisir lesquelles visiter, d’autant plus que bon nombre d’entre elles sont en accès payant (cela reste modique mais si on en fait plusieurs chaque jour, ça chiffre vite). Là encore, je me suis laissé porter par Taniguchi qui m’a emmené au pied de la basilique Santa Maria Gloriosa dei Frari. S’il n’y en avait qu’une à voir, c’est bien celle-ci : l’extérieur est très beau mais l’intérieur est également très riche en décors, sculptures et toiles de maîtres.

 

Venise… à l’heure japonaise !

Après quelques recherches, j’ai trouvé deux belles adresses pour les nippophiles, et celles-ci, elles ne se trouvaient pas dans le livre de Taniguchi !

 

Musée Ca’Pesaro

Musée d’art moderne par essence, j’ai toujours du mal avec les œuvres incompréhensibles qui ne prennent un sens que lorsqu’on m’en explique la lecture. J’ai donc zappé les premiers étages du palais pour grimper directement au niveau 4, entièrement dédié aux arts asiatiques avec une grosse prédominance pour le Japon. La collection, rassemblée par un riche héritier vénitien à la fin des années 1800, est juste incroyable et hyper dense ! Je n’avais jamais vu autant d’armes de l’époque Edo rassemblées en un même lieu en dehors du Japon (pour un équivalent, le musée Watanabe à Tottori vaut le détour). Une exposition temporaire dédiée au kabuki était également en place, très intéressante. Ce palais est compris dans le pass musées de Venise, ce serait donc dommage de le manquer.

palais musée ca pesaro venise

 

Un mariage italo-japonais parfait à l’Hostaria Bacanera

Pour terminer le séjour dans un cadre idyllique, loin de la foule et des restaurants attrape-touristes, direction l’Hostaria Bacanera. Dotée d’une belle terrasse ombragée cachée sur une petite place à l’écart des principaux lieux de passage, je suis tout de suite tombé sous le charme du cadre avant même de regarder le contenu de l’assiette. L’équipe était vraiment très attentionnée et de bons conseils pour les accords mets/vins. Le chef travaille d’abord des produits locaux, mais il ajoute une touche de saveurs japonaises dans quasiment tous ses plats. Le niveau de maîtrise était impressionnant, digne d’un étoilé, et la quantité servie plus que généreuse. J’ai pris entrée/plat/dessert/boissons mais honnêtement, le dessert était presque de trop. Le plat incontournable : tataki de thon en croûte de graines, oignon rouge façon tsukemono, mayonnaise au wasabi et poudre de câpres. Divin 😍 ! Je vous conseille de réserver (ce que j’avais fait) pour être sûr d’avoir une place. Les 4,8 étoiles sur 5 sur Google sont largement méritées.

 

Fin de cet article ! J’espère que vous aurez découvert Venise sous un nouveau jour ! Je vous en reparlerai certainement car je n’ai pas eu le temps de faire tout le programme que j’avais prévu en lien avec le livre de Taniguchi… une bonne excuse pour explorer à nouveau la capitale vénitienne que j’ai beaucoup aimé !

 

En savoir plus :

  • Pour retrouver toutes mes adresses qui vont bien au-delà des seuls lieux présentés dans cet article, je vous oriente vers mon compte MAPSTR qui recense toutes mes recommandations à Venise, mais aussi ailleurs (Dijon, Paris, et Japon 😊 !) : https://go.mapstr.com/jmrvQ8ykOkb
  • Pour compléter vos préparatifs, direction les articles dédiés à Venise et à l’Italie de Rokusan : https://rokusan.fr/category/autres-pays/italie/

 

1 commentaires sur “Découvrir Venise à travers l’oeil de Taniguchi

  1. Quelle belle idée ce voyage et cet article ! Tu m’as donné envie d’acheter le livre (et de découvrir l’auteur), et de retourner à Venise. Merci !

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