Ryokan et relaxation en bord de mer d’Ise

Après un périple à travers les chemins de pèlerinage de Kumano kodo, nous avons décidé de poser nos valises pendant deux jours dans la baie d’Ise, installés dans le confort du ryokan Watei Asahikan. Un établissement exceptionnel fondé il y a 280 ans qui perpétue toujours les charmes de l’accueil à la japonaise.

 

Le ryokan Watei Asahikan : luxe et sérénité à Ise

Je commence cet article par un mea culpa : j’ai oublié de prendre des photos de l’intérieur de la chambre… Arrivés pile à l’heure du repas, nous avons déposé les bagages en quatrième vitesse pour rejoindre la salle commune de restauration où nous attendait un somptueux repas gastronomique kaiseki. Je me rattrape donc sur les photos des nombreux plats servis pour l’essentiel tous en même temps, comme le veut la tradition. Au programme : de nombreux mets fins et locaux, avec une dominante pour les produits de la mer. La présentation est toujours impeccable : un oeil satisfait prépare forcément les papilles à passer un bon moment ! Pour ces deux jours, nous avions pris une chambre avec les deux repas kaiseki chaque soir, ce que je ne referai pas une nouvelle fois car les repas sont vraiment très copieux. Le second jour, nous roulions sous la table 😅.

watei asahikan ise kaiseki ryori

A défaut de vous montrer les photos de la chambre, voici celles de la salle à manger qui vous donneront une petite idée du raffinement de l’établissement. C’est une belle adresse qui reste à un tarif correct en cette saison pour cette gamme d’établissements, puisque nous avons payé 11 800 yens par personne et par nuit (environ 95 €), comprenant la chambre, le petit déjeuner traditionnel (lui aussi copieux) et un repas kaiseki le soir. Les gérants parlent un anglais impeccable et sont par ailleurs très attentionnés car ils nous ont bien aidés à organiser notre séjour du lendemain à Ise. Pour le retour, ils nous ont même conduits en navette jusqu’à la gare pourtant située à 500 mètres.

Watei asahikan ise main room

 

Le quartier des ryokans de Futami

En ce début de mois d’avril, la saison touristique n’avait pas encore commencé, les étrangers et les Japonais préférant toujours se regrouper sous les pétales de cerisiers. Comme c’est le cas en France dans les cités balnéaires à cette époque, on avait presque l’impression de se promener dans une ville morte. Avec cette pluie qui n’arrangeait rien, les ruelles étaient désertes, et la majorité des boutiques fermées. Seule une supérette FamilyMart créait l’illusion d’une activité. Au moins, je n’ai pas été dérangé pour prendre des photos !

Notre promenade dans le quartier des ryokans de Futami nous donnera un bon aperçu de l’évolution de cette station touristique comme il en existe tant au Japon. Des auberges centenaires en bois côtoient des hôtels en béton plus récents. Au milieu, des bâtiments défraîchis mais avec un charme indéniable, dont certains sont sans nul doute abandonnés, victimes d’un exode rural inexorable auquel la préfecture de Mie n’échappe pas. On contemple un environnement figé entre passé et présent, l’instantané d’un monde qui semble résister de toutes ses forces à une désuétude future. Heureusement, le soleil est revenu le lendemain ce qui permis au quartier de reprendre des couleurs.

 

Le faste de l’ancienne auberge Hinjitsukan

En cheminant sur la digue en bordure de mer, nous tombons par hasard devant l’entrée d’une demeure élégante qui se visite. Il s’agit du bâtiment Hinjitsukan, une auberge luxueuse construite en 1886 et qui accueillit des membres de la famille impériale et des riches visiteurs du sanctuaire d’Ise-jingu durant plus d’un siècle. Fermée en 2003, elle fut confiée à la ville de Futami qui ouvre désormais ses portes.

hinjitsukan ise futaminoura

Il ne faut surtout pas passer à côté de cette visite exceptionnelle, d’autant que le ticket d’entrée ne coûte que 150 yens. Le style architectural est typique de l’ère Meiji, mêlant les grands classiques nippons (tatamis, portes coulissantes fusuma, dorures à la feuille d’or) à des éléments de style occidental (toilettes et salle de bain privée, mobilier européen, lustres de cristal, utilisation de vitrage au lieu du papier washi sur certaines parois). L’état du bâtiment est vraiment extraordinaire. On peut y déambuler en toute liberté et apprécier le raffinement des décorations et des coursives. A ne pas manquer : la somptueuse salle de réception qui laisse imaginer le faste des réceptions qui y étaient données. Je n’avais encore jamais vu une salle aussi grande au Japon !

hinjitsukan ise futaminoura

hinjitsukan ise futaminoura fusuma shoji washi paper

Les découvertes s’enchaînent. Au rez-de-chaussée, on tombe sur un koto mis à disposition gratuitement pour les visiteurs. Pour ceux qui ne connaissent pas, c’est un instrument traditionnel à cordes pincées qui s’utilise notamment dans les pièces de théâtre kabuki. On n’a donc pas résisté et on s’est amusés à retrouver la mélodie de la célèbre chanson populaire « Sakura sakura« , créée durant l’époque Edo pour l’apprentissage du koto aux enfants (je vous mets une vidéo YouTube ci-dessous si vous ne connaissez pas cet air). Après 15 min de tâtonnements, le thème principal de la mélodie résonnait humblement dans cet espace chargé d’histoire. Installés face au jardin de pins, l’instant était magique 😍.

hinjitsukan ise futaminoura koto sakura sakura song

hinjitsukan ise futaminoura

 

Que peut-on voir à proximité d’Ise ?

Mission accomplie pour ce point de chute qui nous aura permis de nous ressourcer sur cette fin de séjour au printemps. A titre d’info, nous sommes restés deux jours sur place pour explorer les alentours de la ville d’Ise.

Situé à moins de 1 km à pieds de notre ryokan, il suffit de longer la grève en bord de mer pour tomber sur ce sanctuaire shinto dédié aux couples. Une vue mythique du Japon.

meteo iwa rainy day

 

Situé dans la ville d’Ise toute proche, ce quartier reconstitué accueille commerçants et artisans locaux dans une ambiance empruntée à l’ère Edo.

Oharai machi à okage yokocho, ise

 

L’un des plus grands sanctuaires shinto de l’archipel, il accueille en son sein un joyau de la couronne impériale : le miroir sacré de la déesse du soleil Amaterasu.

honden ise jingu

 

 

Pour en savoir plus :

Site officiel du ryokan Watei Asahikan (anglais) : http://www.asahikan.jp/en/

Site officiel de l’ancienne auberge Hinjitsukan (japonais) : https://hinjitsukan.com/

 

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3 commentaires sur “Ryokan et relaxation en bord de mer d’Ise

  1. C’est incroyable comme les repas sont copieux hein? Dès le petit déjeuner! Qu’avez-vous pensé de tout ces produits crus? C’était bon? Depuis des années au Japon, je n’arrive pas à m’y faire. C’est pourquoi lorsque nous allons au Ryokan, nous prenons le séjour « sec », sans les repas, et cela se ressent aussi bien au niveau du prix!

    1. C’est clair qu’on est repus en sortant (roulant !) de table. Même si les quantités sont faibles, il y a un sacré défilé de plats. Je suis un grand fan des repas en ryokan, que ce soit pour le plaisir de l’oeil et du palais, ça fait partie de l’expérience avec la nuit et le onsen. C’est vrai qu’on a parfois des fruits de mer un peu bizarres mais ça arrive rarement heureusement ! A l’opposé, il m’est arrivé de manger des trucs de fous : du boeuf wagyu cuit sur une pierre de sel naturel, du fugu à la feuille d’or, des crevettes cuites sur des pierres de lave…
      Sur les petits déj’, je te rejoins à 100% : on n’est pas forcément habitués au tofu soyeux et au poisson grillé en croûte de sel à 7h du mat’. Certains ryokans proposent des petits déj’ « occidentaux », on opte pour cette formule quand c’est possible en général ^^.

  2. Oui, ça fait partie de l’exotisme, du dépaysement, jusqu’à la moelle 🙂
    Visuellement, j’adore aussi, à part quand il y a du vivant, ou des yeux,
    mais du point de vue palais, je reste quand même chauvine! 😀

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