Une autre bonne raison de visiter la ville de Nagoya ? Découvrir le temple Togan-ji et son grand bouddha vert, pour un pur moment de sérénité sous un plafond de feuilles d’érables 🍁.

 

Un temple avec des érables flamboyants

Le temple Togan-ji est situé dans la périphérie Est de la ville, bien loin de l’agitation des buildings du centre. Construit en bordure d’une grande artère qui déverse son flot de voitures, son emplacement reste toujours très confidentiel. Il n’y a effectivement pas grand chose à faire autour, c’est donc très calme : durant ma petite heure de visite, je n’ai croisé absolument personne. Avoir les lieux pour soi, écouter les bruits de la nature et ceux de la ville en fond sans autre interférence, quelle chance !

L’entrée discrète se situe à proximité de la station de métro Motoyama (ligne Higashiyama qui rejoint la gare de Nagoya). On peut facilement la manquer en passant devant, car il s’agit d’un passage très étroit qui transperce de hauts murs en pierre. Un long passage bordé d’érables magnifiques en cette mi-novembre donne tout de même un indice. Une fois passé le seuil, on pénètre sous une végétation dense, qui plonge l’espace dans une pénombre de sous-bois. Cette belle mise en ambiance met en condition sur les beautés à découvrir à la fin du chemin.

L’histoire du temple se rapporte à Oda Nobuhide, père de Oda Nobunaga, premier unificateur du Japon. Je ne vous en dirai pas plus car je m’y suis peu intéressé, mais ce n’est finalement pas l’essentiel ici. La beauté des pins taillés, la petite forêt de bambous et surtout les érables absolument splendides suffisent à me contenter. J’ai vu beaucoup de beaux arbres au cours de ce voyage de trois semaines : ceux du Togan-ji font partie des meilleurs que j’ai croisés à Nagoya.

 

Moment de sérénité devant le grand bouddha vert

En poursuivant l’exploration du temple, je me retrouve sur un sentier qui s’éloigne des bâtiments principaux de culte. Le grand bouddha vert se dévoile enfin, trônant majestueusement au centre d’une clairière en contrebas. La statue est vraiment magnifique : ses traits restent très fins malgré sa taille massive. Elle mesure tout de même plus de 10 mètres de haut, se rapprochant des 13 mètres du bouddha de Kamakura.

Edifiée il y a une trentaine d’année seulement, cette statue de bronze dénote par sa couleur très originale : un vert vif émeraude qui tranche avec tout ce qu’on peut voir ailleurs dans le pays. Le daibutsu (grand bouddha) ne reprend pas non plus les codes classiques du bouddhisme japonais. En effet, il n’est pas assis sur une fleur de lotus. Il est accompagné au contraire par des éléphants, des paons, des cerfs et des cohortes de moines. Cette inspiration indienne serait liée à la volonté d’un moine du temple qui a terminé ses études religieuses en Inde. On reste au Japon, mais le bouddha se rapproche davantage de ceux qu’on peut croiser en Asie du Sud-Est : comme un voyage dans le voyage !

La visite est déjà terminée mais je suis resté longtemps devant le daibutsu. C’était tellement apaisant ! Le temple n’est finalement pas très grand mais il dégage quelque chose d’unique. Je garderai longtemps en souvenir ce tableau, les contrastes entre le rouge des feuilles et la couleur de la statue, cette impression d’être totalement ailleurs, comme coupé du monde extérieur.

 

Si vous êtes de passage à Nagoya, je vous invite fortement à intégrer ce temple à votre planning. En automne, c’est même indispensable tant le lieu est beau avec les feuilles d’érables !