Parmi toutes les belles découvertes faites au cours de mon voyage en novembre dernier, la région de Nagoya a été sans conteste un énorme coup de cœur. S’il ne fallait choisir qu’un lieu, je retiendrais la région d’Obara en première position. Il est en effet possible d’y voir des érables flamboyants côtoyer des cerisiers en fleurs au même moment : magique !

Les cerisiers et les érables d’Obara : une spécificité unique

De début à fin novembre, les montagnes à l’Est de Nagoya se parent des teintes chaudes des couleurs d’automne, comme partout ailleurs au Japon. Mais dans la petite vallée encaissée d’Obara, les érables 🍁 se mêlent aux teintes pastel des fleurs de sakura 🌸. Il ne s’agit pas d’une nouvelle facétie du dérèglement climatique mais bien d’un phénomène normal, 100% naturel. On trouve en effet à Obara une variété rare de cerisiers tardifs qu’on appelle les « shikizakura ».

Ses pétales sont plus petits que ceux du « somei yoshino » qui fleurit au printemps, mais les arbres n’en sont pas moins sublimes. C’est vraiment surprenant de voir les deux arbres se côtoyer au pic de leur majesté ici. Comme une réunion parfaite et éphémère de ce que le printemps et l’automne japonais ont de mieux à offrir.

Les premiers cerisiers shikizakura ont été plantés au début des années 1800 avant de prospérer pour coloniser une partie de la vallée. On en recense aujourd’hui plus de 10 000 : effet « waouh » assuré !

Accéder à Obara

Les transports en commun

🚌 Il est tout à fait possible d’accéder à Obara en bus direct affrété pour l’occasion depuis la gare routière Meitetsu de Nagoya (compter un peu plus d’une heure). Autre solution : utiliser les lignes régulières en empruntant le train, puis un bus (il faudra alors 2h15 environ). Malheureusement les cadences sont assez faibles et la liaison entre les deux principaux sites d’observation l’est tout autant. Il faudra alors surveiller sa montre tout au long de la journée pour ne pas manquer la dernière navette, ce qui peut être stressant ou frustrant. Rien d’impossible donc, mais ce n’est pas forcément la solution que je vous recommande.

Mon choix : la voiture

🚗 J’ai choisi de me rendre à Obara en louant une voiture à la journée depuis le centre-ville de Nagoya. Le trajet met 1h en empruntant l’autoroute, ou 1h30 par la route classique. Avec la voiture, on a la liberté horaire, ce qui est un gros plus. Le trajet est également très agréable car on commence par rouler sur les avenues de Nagoya bordées de magnifiques gingkos dorés. Prendre le temps de découvrir la campagne japonaise en passant par de petites routes a été aussi très agréable. Au fur et à mesure que je m’approchais de la destination, des petits sakuras commençaient à ponctuer ça et là des jardins en bord de route. Ce fut un gros soupir de soulagement, car nous étions le 28 novembre et je craignais que le pic de floraison ne soit déjà terminé.

Zoom sur les parkings

🅿 Il faut savoir que durant la période de floraison, les parkings sont payants et sont… très chers. C’est d’ailleurs la mauvaise nouvelle au Japon quand on loue une voiture : les prix des stationnements sont prohibitifs. J’ai dû payer 1 500 yens de parking pour à peine 2h resté sur le premier site de Obara Fureai Park. Heureusement, le tarif incluait une remise de 500 yens si on commandait à manger auprès des restaurants ambulants (yatai) installés au bout du parking pour l’occasion. Je ne me suis donc pas fait prier, j’ai mangé sur place le midi pour rentabiliser (c’était d’ailleurs très bon !).

Etonnamment, le second site de Senmi Shikizakura-no-Sato dispose quant à lui d’un parking gratuit ! Il est moins mis en avant dans les brochures, mais c’est pourtant celui que j’ai préféré. Si vous voulez faire des économies, je vous recommande donc de zapper Obara Fureai Park.

Assez parlé des préparatifs, je vous montre tout ça maintenant !

Obara Fureai Park : un aperçu du potentiel d’Obara

On est tout de suite saisis par la beauté de la vallée en approchant de Obara Fureai Park. La route dessine un bel arc-de-cercle autour d’un coteau planté d’une multitude de cerisiers et d’érables. Depuis le parking situé au sommet, plusieurs sentiers aménagés permettent de se promener en zigzag sur le versant. On traverse alors toute la plantation sous de superbes tunnels de pétales et de feuilles colorées ! Je suis venu un mardi et il n’y avait pas trop de monde : chacun pouvait prendre le temps de faire ses photos sans déranger. A priori, les week-ends sont bondés, il n’est pas rare de trouver de gros embouteillages à proximité du site. Rien de tout cela le jour de mon passage, malgré quelques averses qui n’ont pas suffis à entacher ma bonne humeur.

Le sentier se poursuit en décrivant une courte série de boucles avant de nous amener vers un sanctuaire assez commun qui contient, dit-on, une pierre sur laquelle se serait assis Ieyasu Tokugawa. Mon regard se porte plutôt sur l’érable grandiose qui y poussait. La promenade dans le parc est relativement modeste : elle ne mérite en soit pas plus de 20 minutes de marche. Mais on y passe évidemment un temps infini en contemplant les arbres ! Tout était splendide mais je n’avais pas encore vu le meilleur…

Senmi Shikizakura-no-Sato : le second site à ne pas manquer !

Enchanté par ce premier arrêt, je reprends la voiture pour 10 minutes afin de découvrir le second site situé un peu plus en hauteur : Senmi Shikizakura-no-Sato. Je pensais passer en coup de vent mais, oh surprise, c’était encore plus beau ici, plus diversifié, et plus grand !

Je vous recommande de vous stationner vers le parking tout en bas pour débuter le circuit. On passe d’abord sur un petit pont qui enjambe une rivière de montagne, offrant une vue plongeante sur un méli-mélo de couleurs. Erables et cerisiers se confondent sur les berges du ruisseau pour dessiner une perspective totalement irréelle !

En poursuivant le long de la route, on arrive ensuite vers une grande colline où les sakuras sont plus denses et mieux fleuris qu’en bas. La vue était vraiment très TRES belle car on y dénombre 1 200 cerisiers ! Le temple bouddhiste Rurikozanyakushi domine l’ensemble sur un promontoire. L’escalier fait peur à juste titre : il est archi raide pour une vue au sommet en dessous de mes attentes, mais la satisfaction d’y être allé n’a pas de prix 😆. La descente était tout autant casse-gueule : à éviter si vous avez le vertige.

Pour rentrer au parking, on repasse devant le fameux pont de tout à l’heure, puis on longe la rivière. Le spectacle était encore une fois saisissant avec des couleurs et des lumières uniques. En termes de temps de marche « pure », je pense qu’il faut bien compter 40 min. Une nouvelle fois, c’est évidemment beaucoup plus avec les multiples arrêts à chaque pas !

Je vous laisse sur ces belles images tout en arrêtant de vous inonder de superlatifs. Vous l’aurez compris, j’ai adoré cette escapade d’une journée à Obara qui restera un coup de cœur merveilleux et insolite à proximité de Nagoya 😍. Pour retrouver davantage d’informations sur cette escapade, il vous reste à écouter notre épisode du podcast dédié à Obara à retrouver ici :

Pour en savoir plus

• Pour disposer d’informations sur le niveau d’embouteillage le jour de votre visite : vérifier simplement les temps de parcours sur Google maps qui donne de bonnes estimations. Evitez en priorité les week-ends quoi qu’il arrive.
• Ne pas manquer le site officiel de l’association touristique d’Obara : https://www.kankou-obara.toyota.aichi.jp/flowering/2059/. Je vous recommande la version japonaise du site qui permet de suivre le niveau de floraison au jour le jour. Les informations sur les transports, évènements, sont par ailleurs plus complètes.