Kyoto est superbe au printemps avec ses cerisiers en fleurs, mais savez-vous que cette période est aussi un moment unique pour voir facilement des geikos (nom des geishas de Kyoto) et des maikos (apprenties geisha) ?
Sommaire
1 – L’incontournable show « Miyako Odori »
A vos agendas ! Je vous recommande de réserver vos places pour assister au festival Miyako Odori qui se déroule les 3 premières semaines d’avril à Kyoto. C’est une véritable institution, et c’est surtout une occasion rare de voir sur scène, et pendant une petite heure, une quarantaine d’artistes qui vont se succéder à travers différents tableaux. Toutes les interprètes sont des geishas ou maikos : des danseuses, aux musiciennes, en passant par les chanteuses. Au son d’instruments traditionnels comme le koto, elles enchaînent les scènes avec une grande grâce et une coordination parfaite pour nous offrir un magnifique ballet empli de couleurs et de raffinement ! Comme il n’était pas possible de prendre des photos, je vous présente ici quelques clichés que j’ai pu trouvé sur internet, histoire de vous donner une idée de la beauté des représentations.
L’histoire évoque le changement des saisons, le temps qui passe inexorablement, et décrit bien la théorie de l’impermanence dans laquelle se fonde tout le concept de la beauté à la japonaise.
« C’est parce que les choses sont éphémères qu’elles sont belles ».
Pour les Japonais, la floraison des cerisiers au printemps ou le rougeoiement des feuilles d’érables à l’automne n’est pas apprécié que pour la délicatesse des fleurs ou la beauté des couleurs : le fait que cet état de la nature soit transitoire participe en soit à la beauté. On apprécie d’autant plus le spectacle en sachant qu’il ne se produit qu’un court instant, et qu’il faudra attendre une année entière avant de pouvoir à nouveau en profiter.
J’espère que vous m’avez compris, je n’ai jamais eu de super notes en philo au lycée 😆 !
Je vous avoue avoir été un peu dérouté au départ par la tonalité des voix et de la musique, mais je suis complètement entré dans le spectacle au bout de quelques minutes. Une petite vidéo valant mieux qu’un grand discours, voici un extrait du spectacle que j’ai vu en avril 2015.
2 – Réservation : ne pas avoir le ventre plus gros que les yeux
Pourquoi ce titre ? Parce que l’achat du billet simple (3 500 yens) peut être complété pour profiter d’une cérémonie du thé avant le spectacle (ce qui porte le tarif à 4 600 yens), option que je vous déconseille fortement. Nous sommes poussés à la va-vite dans une pièce avec une bonne quarantaine d’autres touristes étrangers (les Japonais ne se font pas avoir), pour une « cérémonie » exécutée par deux maikos en à peine 10 minutes… sous les crépitements des appareils photos… et les commentaires de l’assistance. Bref, on repassera pour l’instant zen 😕. Cela ne m’a pas empêché de ramener quelques belles photos (les prochaines sont les miennes !), même si je ne garde pas un bon souvenir de ce moment. Il a fallu boire le thé et avaler le wagashi (la petite patisserie) en 10 secondes, forcés à sortir de la pièce pour permettre l’accueil du prochain groupe.
Quoiqu’il en soit, il est assez simple de réserver car le site dédié à l’évènement est disponible en anglais. Vous pouvez également tenter l’achat de billets directement sur place mais c’est beaucoup plus risqué car les réservations sont souvent complètes vu la notoriété du Miyako Odori.
3 – Balade à Gion, quartier historique des geishas
Le terrain de jeu le plus connu est sans aucun doute le quartier de Gion. Situé au cœur de Kyoto, il concentre théâtres traditionnels et machiyas (maisons traditionnelles en bois). Il faut néanmoins une bonne dose de chance pour croiser des geishas au détour des rues, chance au rendez-vous lors de mon blog trip de décembre dernier ! Elles sortent en principe en début de soirée pour rejoindre les maisons de thé (ochaya) qui les accueillent et organisent les soirées avec leurs clients. Mais attention, des règles strictes doivent être respectées afin de me pas les troubler. Un guide touristique m’a d’ailleurs confié que les okaasan, « mères » responsables de la formation des geishas, n’hésitaient pas à appeler la police dès que les touristes devenaient trop insistants avec leurs protégées. Certains trouvent le procédé un peu radical, mais c’est avant tout une question de respect pour ces femmes qui peuvent être suivies et traquées comme des animaux par des hordes de photographes et de touristes, un inconvénient malheureusement lié à la fascination du public pour les geishas que les autorités de la ville souhaitent canaliser au mieux.
Inutile de vous dire que j’étais comme un gosse en réalisant la chance monumentale que j’ai eu de pouvoir rencontrer tout un groupe sur le départ ! Si vous voulez provoquer le destin, le mieux reste encore de réserver un guide privé qui connaît la ville et les habitudes des geishas comme sa poche. Je vous recommande pour cela les services de l’agence Keikaku.
Si vous avez la chance comme moi de croiser une geisha, les règles suivantes doivent être impérativement respectées :
- ne pas courir derrière une geisha qui marche dans la rue, que ce soit pour la prendre en photo de face ou de dos,
- rester posté sur le trottoir en attendant son passage,
- ne jamais utiliser de flash pour prendre des photos,
- ne pas lui adresser la parole.
En un mot, soyez respectueux, ce ne sont pas des bêtes de foire !
Si vous êtes de passage en avril à Kyoto, prenez vos places pour le spectacle Miyako Odori, vous ne serez pas déçus ! Et vous, quelles sont vos impressions sur le quartier de Gion ? Avez-vous vu pu voir des geishas lors de votre passage à Kyoto ?
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J’avais seulement fait un saut à Kyoto et je n’avais pas pu aller à Gion. Si mon planning le permet j’espère pouvoir y repasser l’année prochaine et voir du coup le Miyako Odori 🙂
Tu ne seras pas déçue !
A Gion les touristes courent pas mal après les Makos en sortant des restaurants, ça m’avait énormément marqué la première fois que j’ai vu ca. Ma mère d’accueil kyotoite me disait « tu vois ce qu’il font les gens ça ne se fait pas ici ». Mais c’est vrai que c’est un bel endroit !
Tout à fait, c’est pour ça que j’insiste bien sur la retenue qu’on doit garder en voyant des geishas à Kyoto ou ailleurs, il ne faut pas se comporter comme un paparazzi avec elles !