Obuse, village de la préfecture de Nagano au Japon capitale de la chataigne

Village d’Obuse : capitale de la châtaigne !

Après mon premier article qui abordait les temples et les quartiers en périphérie d’Obuse, je vous propose maintenant de vous redirigerez vers le centre pour finir cette belle journée de visite dans la préfecture de Nagano.

 

Chestnut town : le village de la châtaigne !

Depuis l’époque Muromachi au XIVème siècle, Obuse s’est caractérisée dans la production d’un fruit peu commun : la châtaigne. Et c’est une véritable débauche à tous les coins de rues. Les commerçants, restaurateurs et pâtissiers rivalisent d’ingéniosité pour décliner cet ingrédient à toutes les sauces, pour notre plus grand bonheur. A côté de la classique crème de marron, on peut trouver des gaufrettes à la châtaigne, des glaces, des bentos avec du riz cuisiné à la châtaigne, des mochi, et même une pizza base crème, roquefort et châtaignes : une tuerie ! C’est bien simple, j’avais envie de tout goûter et mon portefeuille s’est pris une sacrée claque. Un pas de plus, et hop, on découvrait une nouvelle déclinaison de la châtaigne encore plus appétissante que la précédente avec, comme toujours au Japon, un packaging impeccable des boîtes de biscuits.

glace au marron, marron glacé

Je ne sais pas si l’activité est aussi débordante le reste de l’année car nous y étions en plein mois de novembre, période traditionnelle de récolte des châtaignes. J’ai quand même bien l’impression que la ville mise énormément sur cette spécificité pour le tourisme local et que les boutiques, très nombreuses, restent ouvertes toute l’année.

Le village a une identité tellement forte avec la châtaigne que certaines ruelles sont pavées… avec des troncs de châtaigniers. Oui, regardez bien, il ne s’agit pas de dalles de pierres sur les photos ci-dessous mais bien de branches sectionnées en cubes et insérées dans le sol 😉. Ambiance inimitable garantie !

On se plaît aussi à errer sans but dans les ruelles, à regarder les étals, observer la vie tranquille des habitants, tout en profitant des teintes ocres et orangées des érables japonais. C’était franchement une après-midi très agréable et je remercie encore une fois l’office de tourisme de Nagano de nous avoir recommandé de venir à Obuse en remplacement du parc des macaques de Jigokudani.

Erables japonais dans les alpes japonaises de la région de nagano

Pour prolonger la balade, les habitants proposent aux visiteurs d’entrer dans les cours intérieures pour profiter gratuitement de leurs jardins privés : j’ai trouvé l’initiative absolument géniale ! Il suffit de repérer les petits panneaux avec le logo de l’opération, et se laisser guider sans crainte. Pas de risque de déranger, au contraire, la seule règle à suivre ici est celle du partage et de la rencontre. On a ainsi accès à une quantité énorme d’espaces calmes et reposants (je crois qu’il y a en plus de 80 de mémoire).

 

Obuse et le maître Hokusai

La ville dispose aussi d’un musée modeste dédié à l’artiste Hokusai, célèbre notamment pour son estampe de la grande vague que j’avais eu la chance de voir à Paris lors d’une exposition temporaire organisée par le musée Guimet.

Le maître, placé sous la protection de Kozan, un riche marchand local, a passé la fin de sa vie dans un atelier à Obuse. Le musée retrace les travaux qu’il a réalisé sur place en s’attachant surtout à ses croquis, ses livrets de dessins réputés comme étant les précurseurs des mangas, mais aussi ses peintures de décors réalisés sur des chars de défilés utilisés pour le matsuri local (fête traditionnelle). Je suis un peu resté sur ma faim car on en fait le tour en une grosse demi-heure. Dommage car il y avait des œuvres intéressantes mais les salles sont vraiment petites et n’exposent presque pas d’estampes traditionnelles. Je ne vous recommande donc ce musée que si vous êtes vraiment passionnés par Hokusai ou le dessin en général. Dans le cas contraire, poursuivez votre balade en ville… en mangeant des châtaignes bien sûr 😋.

 

Rencontre avec la fleur impériale

Sur le chemin du retour, nous sommes tombés par hasard sur un temple décoré de plusieurs centaines de chrysanthèmes géants. Alignés sous de grands chapiteaux, il s’agissait en fait d’une grande exposition de fleurs qui se perpétue depuis l’époque Edo, complétée très souvent par un concours. Je ne sais pas vraiment quels critères doivent être respectés, mais ça doit être vraiment très technique pour évaluer ces fleurs qui me semblent identiques 🤔…

Cette fleur est l’un des symboles de l’empereur, c’est pourquoi elle figure sur la couverture des passeports japonais. Les corolles étaient vraiment immenses, très colorées, et n’avaient rien à voir avec la taille de nos chrysanthèmes de la Toussaint.

C’est maintenant l’heure de rentrer à Nagano. La lumière du soleil couchant nous apportait un magnifique dégradé dans le ciel, dégageant les ombres des monts des Alpes japonaises en arrière-plan. Pas de chance, le premier plan est quant à lui quadrillé par des amas de câbles électriques que je n’ai pas réussi à faire disparaître malgré plusieurs tentatives de zoom ou postures improbables sur des bancs ou des barrières. On va dire qu’ils font partie du paysage et qu’ils participent au charme de la vue 😅.

 

Vous l’aurez compris, j’ai vraiment adoré cette journée, totalement inattendue, riche en découvertes et en activités variées. La morale de cette histoire : les offices de tourisme sont souvent de bons conseils, pensez-y si vous êtes en panne d’inspiration 😉 !

 

Pour en savoir plus :

Carte touristique officielle (anglais) : http://www.obusekanko.jp/download/pdf/map-e.pdf

 

 

 

4 commentaires sur “Village d’Obuse : capitale de la châtaigne !

  1. Rhooo ça a l’air génial, je garde l’idée pour un futur voyage !!! Sympa ce thème autour de la châtaigne, et surtout de voir que tout le monde joue le jeu. J’imagine que la mascotte locale doit avoir un look intéressant 😉
    Merci pour ta remarque sur les offices de tourisme, on se tue à le dire dans mon métier, mais l’OT local est et restera toujours LA meilleure source d’information (même s’il ne paie pas de mine à première vue). Par contre, je recommande de bien prendre contact en amont de la visite, ça peut vraiment changer un itinéraire (par exemple, j’ai finalement décidé de modifier une escale sur Kyushu, car l’office local m’a signalé que les rizières que j’espérais voir ne seraient pas jolies en cette saison). Ça m’a évité une déception, et un détour inutile.

    1. Oui, la mascotte du village a bien une tête de châtaigne 🌰 ! Pour les offices de tourisme, j’ai pas toujours le réflexe de les contacter en amont mais j’y passe très souvent sur place pour avoir des infos sur les fêtes et événements du moment (surtout quand je reste plusieurs jours au même endroit). C’est toujours utile pour récupérer aussi de bonnes infos sur les heures d’affluence à éviter, ou les bâtiments en travaux de rénovation fermés au public. Y’a pas que les guides touristiques pour organiser un voyage réussi 😉.

  2. En effet, cette ville a l’air de beaucoup miser sur le fruit du châtaignier en réalisant toutes ces recettes. L’usage des branches sectionnées est très original et il faut être très attentif pour s’en apercevoir.

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